Le saumon du Québec est-il en péril ?

NewLogo-FQSA-2009La Loi sur les espèces en péril est un outil très puissant visant la conservation des espèces et le maintien de la diversité biologique au Canada. C’est en vertu de cette loi que le ministère des Pêches et Océans procède actuellement à une vaste consultation quant à la possibilité d’inscrire les populations de saumons de toutes les régions salmonicoles du Québec sur la liste des espèces en péril du Canada. A cet égard cette loi comporte des prescriptions qui peuvent être très sévères pour lutter contre les menaces qui pèsent sur les espèces animales et végétales sur le territoire canadien et pour favoriser le rétablissement des espèces en péril.

L’inscription des populations de saumon du Québec sur la liste des espèces en péril comporte un certain nombre d’implications comme par exemple, réduction voire interdiction de la pêche qu’elle soit récréative ou commerciale, mesures pour protéger les habitats essentiels du saumon ce qui peut conduire à des restrictions de certaines activités pouvant avoir un impact sur l’habitat du saumon, élaboration et mise en vigueur d’un plan de rétablissement des populations de saumon.

Si la décision d’inscrire le saumon du Québec sur la liste des espèces en péril était prise, le saumon d’Anticosti serait classé dans la catégorie « population en voie de disparition ». Quant aux populations du reste du Québec elles seraient classées dans la catégorie « population dont l’état est préoccupant ».

L’inscription sur la liste des espèces en péril peut avoir une portée dans le temps variant de 5 à 10 ans avant que ne soit réévalué le statut de ces populations de saumon et la décision le maintenir ou non.

La FQSA reconnaît le bien-fondé de cette loi mais en même temps elle s’inquiète des impacts socio-économiques possibles de sa mise en application. La FQSA estime que le gouvernement du Québec a déjà mis en place un ensemble de dispositions réglementaires pour s’ajuster à la situation des populations de saumon de son territoire et qu’il n’apparaît pas justifié de pousser plus loin, pour l’instant du moins, l’application de mesures de conservation plus restrictives.

La principale menace qui pèse actuellement sur les populations de saumons est, de l’avis général des scientifiques, la mortalité naturelle en mer qui s’est accrue de façon très importante au cours des 20 à 30 dernières années. Pour l’instant il est impossible de lutter contre ce phénomène qui pourrait être relié aux changements climatiques à l’échelle de l’Atlantique nord.

En réponse à ce phénomène encore mal compris des scientifiques, le gouvernement du Québec a apporté à partir de 1984, puis encore davantage au début des années 1990, des restrictions très sévères à la pêche sportive tout en abolissant la pêche commerciale le long des côtes de son territoire. Les populations de saumon du Québec sont gérées « rivière par rivière ». Selon ce principe, la pêche peut être soit ouverte, soit ouverte avec restriction, soit fermée selon l’état des stocks de chaque rivière. Dans les faits la majorité des rivières du Québec sont ouvertes avec des restrictions plus ou moins sévères. Plusieurs sont même fermées à toute forme de pêche sportive. Donc la FQSA estime que le plan de gestion mis en place par le gouvernement du Québec répond adéquatement à la situation actuelle des populations de saumons du Québec.

La FQSA croit également que si d’autres restrictions doivent être apportées à la pratique de la pêche sportive, elles devraient l’être selon le principe de gestion « rivière par rivière » plutôt que sur la base d’unités désignables, c’est-à-dire sur la base d’un zonage géographique, comme le fait la Loi sur les espèces en péril. L’approche québécoise en matière de gestion du saumon semble plus apte à régler les problèmes à la source, c’est-à-dire au niveau de chacune des rivières considérées individuellement, plutôt que sur la base de zonage salmonicole comprenant plusieurs rivières qui ne fait pas de distinction entre les populations de saumon bien portantes et celles mal en point.

La position qui sera prise par le gouvernement fédéral est basée sur des données datant entre 1984 et 2008. Depuis ce temps, les populations semblent faire l’objet d’un redressement. Un éventuel arrêt de la pêche sportive du saumon pourrait avoir un impact socio-économique très important pour les organismes gestionnaires de rivière à saumon ainsi que pour les régions salmonicoles. Compte tenu de ces faits, la FQSA entend demander au gouvernement fédéral de retarder toute décision à cet effet. Il entend aussi demander au gouvernement du Québec de maintenir sa gestion fine rivière par rivière.

La FQSA invite aussi les pêcheurs de saumon de même que tous ceux qui se sentent concernés par la situation de cette espèce au Québec à participer au sondage d’opinion qui est mené actuellement par le ministère des Pêches et Océans. Le questionnaire est disponible sur le site WEB du ministère des Pêches et Océans à l’adresse suivante : http://www.sararegistry.gc.ca/virtual_sara/files/public/cd_saumon_atl_salmon_1112_f.pdf

Source: FQSA

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